Le vent a complètement changé de direction

Par François-David Rouleau
Les Conquérants des Basses-Laurentides sont passés par toutes les gammes d’émotions depuis trois mois alors que l’équipe midget espoir présente une toute nouvelle identité après un revirement de situation complet et inattendu.
Secouée à la suite d’une fête arrosée dans un tournoi au Saguenay qui a fait les manchettes au début du mois de décembre, la direction avait suspendu l’entraîneur-chef Bruno Troïni et son assistant Sébastien Laroche. Niant avoir fourni de l’alcool à ses joueurs, il a été contraint de démissionner quelques jours plus tard.
De nouveaux instructeurs se sont amenés derrière le banc au début du mois de janvier mais la saison était fortement hypothéquée. Tel un bateau qui prenait l’eau, ils n’ont eu d’autres choix que d’éviter le naufrage.
Engagée dans une spirale infernale qui l’avait envoyée au plancher, la formation Midget Espoir s’est relevée pour grimper au classement général de la ligue au cours de l’hiver. Elle a quitté le fond du classement pour remonter à la septième position de la Ligue de développement du Montréal métropolitain avec 49 points. À l’échelle provinciale, ils occupent maintenant le 21e rang.
Le nouvel entraîneur, Johnny Pelletier et ses acolytes, Daniel Pharand et Martin Lachaîne, ont considérablement assaini l’atmosphère du vestiaire miné par leurs prédécesseurs.
Présenté par la direction dès son arrivée en fonction, le nouvel instructeur a remarqué que les siens manquaient de confiance et qu’ils avaient peur de commettre des erreurs. C’est pourquoi il s’est empressé de bâtir un nouveau concept d’équipe.
Il a d’abord implanté la notion du respect mutuel. Exigeant mais juste, il a rapidement conçu un système fondé sur l’effort, l’attitude et l’intensité en ne tenant aucunement compte des erreurs.
Pour l’instant, il ne se préoccupe pas des points. « Gagne ou perd, chacun d’entre eux doit progresser et saisir la chance de se démarquer », a soutenu celui qui aimerait conserver son poste au terme de la saison.
Fondé sur le plaisirLorsque les jeunes franchissent les portes de l’aréna aux aurores, ils doivent avoir le désir d’enfiler leurs patins pour sauter sur la glace.
Au lieu de les faire patiner durant de longues minutes, Johnny Pelletier et ses assistants les laissent pratiquer leurs habiletés librement avant d’amorcer la séance d’entraînement.
Une tactique qui semble porter ses fruits puisque cette nouvelle règle fait en sorte qu’ils ont maintenant hâte de débuter.
« Mon but premier était de ramener le plaisir du jeu, a-t-il confié Pelletier avec aplomb. Je voulais aussi tous les responsabiliser. Certains sont plus efficaces et d’autres sont moins flamboyants parce qu’ils ont changé de style. »
Il a également modifié l’identité de l’équipe qui n’allait nulle part. Il a intégré un système de jeu propre à chaque ligne que les jeunes ont acheté.
Tout juste avant d’entamer les séries, il a bon espoir que ses Conquérants puissent causer la surprise et devenir l’équipe cendrillon.
Crédit aux joueurs
Johnny Pelletier accorde le mérite de ce revirement de situation à ceux qu’il dirige à tous les matchs depuis le 3 janvier, date à laquelle il s’est présenté derrière le banc.
Ses supérieurs se disent satisfaits des résultats jusqu’à présents. Le gouverneur des Conquérants, Roger Charland estime que l’équipe a progressé cet hiver.
« Nous sommes plus compétitifs qu’avant et c’est à l’honneur des entraîneurs. Nous avons vécu du temps dur et lourd mais c’est maintenant derrière nous, a affirmé le gouverneur des Conquérants, Roger Charland. L’équipe rencontre présentement les objectifs fixés. Je suis content des performances. »
D’ailleurs, lors du dernier tournoi qui avait lieu à Châteauguay, ils se sont rendus plus loin que leurs rivaux de la ligue de développement du Montréal métropolitain.
Vent de changementsSelon les parents présents lors de l’entraînement matinal, un vent de changements a soufflé sur l’équipe.
« L’atmosphère du club a complètement changé », a laissé tomber Roberto Régo, un parent, lorsque rencontré par le Journal après une pratique matinale.
Des propos appuyés par Robert Desjardins, grand-père de l’attaquant Maxime Desjardins, en témoignant qu’il règne maintenant un bon esprit d’équipe. « On voit la différence. Il y a plus de confiance. Les nouveaux entraîneurs ont amené un aspect plus détendu et plus plaisant dans leur jeu. En deux mots, on peut dire : respect et confiance. »
Ils s’accordent tous pour affirmer que les joueurs se respectent beaucoup plus entre eux. Ce qui est de bon augure à l’aube des séries éliminatoires qui s’amorceront bientôt.
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