Les classes restent bien remplies à l'école secondaire Rive-Nord de Bois-des-Filion

Par Simon Dessureault
Il y a un secret bien gardé à Bois-des-Filion, alors que l'école secondaire Rive-Nord se positionne parmi les établissements d'enseignement secondaire publics qui affichent l'un des taux de décrochage scolaire le plus bas au Québec.
Une enquête du Journal de Montréal, publiée le 19 avril dernier et basée sur les plus récentes statistiques du ministère de l'Éducation de l'année 2007-2008, démontre que le taux de décrochage scolaire de l'école secondaire Rive-Nord est de seulement 6,9 %. Sur 322 écoles secondaires répertoriées dans cette enquête, l'école secondaire Rive-Nord affiche le 11e taux de décrochage le plus bas dans la province.
Les statistiques du ministère de l'Éducation démontrent qu'en 2007-2008, sur 333 élèves de secondaire 5 de l'école secondaire Rive-Nord, 310 ont obtenu leur diplôme.
«Le crédit revient aux professeurs et aux élèves. La qualité de la relation professeur-élève prime avant toute chose à l'école secondaire Rive-Nord. Des études ont démontré qu'un des facteurs de réussite des élèves est directement relié à la qualité de cette relation. On a tous eu des enseignants qui nous ont marqués plus que d'autres et ce n'était pas nécessairement dans notre cours préféré. Un enseignant qui aime ses élèves, ça se sent. Les jeunes ont besoin de reconnaissance. On a une belle équipe d'enseignants et une très bonne ambiance ici», explique Nathalie Denneny, directrice de l'école secondaire Rive-Nord.
Le Programme d'éducation internationale (PEI)
Environ 600 des 1 100 élèves inscrits à l'école secondaire Rive-Nord font partie du Programme d'éducation internationale (PEI). «Ce n'est pas la principale explication du faible taux de décrochage à l'école secondaire Rive-Nord. C'est sûr que le fait d'avoir un PEI aide, parce que c'est une clientèle avantagée, mais ce ne sont pas que des élèves qui performent bien dans ce programme, il y en a qui nous arrivent avec des difficultés et il faut être très vigilants», ajoute Mme Denneny, directrice de l'école.
D'ailleurs, l'encadrement général, et plus particulièrement celui des élèves en difficulté, est une priorité à cette école. «Une des croyances fortes de notre école est d'intégrer nos élèves en difficulté. On a un orthopédagogue à temps plein en mathématique et en français. On offre aussi des cliniques pour faire des mises à niveau, car la récupération de façon traditionnelle n'est peut-être pas suffisante».
Taux de décrochage scolaire dans la MRC Thérèse-De Blainville
Établissements publics
École secondaire de la Relance à Sainte-Thérèse: 43 %
Polyvalente Sainte-Thérèse: 32,1 %
École secondaire Jean-Jacques Rousseau à Boisbriand: 23,2 %
École secondaire du Harfang à Sainte-Anne-des Plaines: 22,1 %
École secondaire à Rosemère: 19,3 %
École secondaire Rive-Nord à Bois-des-Filion: 6,9 %
@Intertite:Établissements privés
Externat Sacré-Cœur de Rosemère: 3,8 %
L'Académie Ste-Thérèse: 1,4 %
Décrochage scolaire:explications et témoignage
@Préambule:Rita Trudeau, coordonnatrice au Centre de prévention du décrochage scolaire Oméga qui est situé à Sainte-Thérèse, croit qu'il y a plusieurs facteurs qui amènent un jeune à décrocher de l'école.
«Un ensemble de choses expliquent le décrochage scolaire, mais les principaux facteurs sont l'intimidation, la faible estime de soi, la situation familiale, un jeune qui arrive à l'école le ventre vide, le manque de motivation, le mauvais équilibre travail-études, etc. Un jeune en souffrance qui est mal dans sa peau est d'ailleurs un des principaux facteurs qui explique aussi l'abandon de l'école», explique-t-elle.
Témoignage
L'Écho de la Rive-Nord est entrée en communication avec une résidente de Sainte-Thérèse qui a abandonné ses études en secondaire 1 en 2005 à l'âge de 16 ans. Il s'agit de Chanelle B. Dionne. «Ça n'allait pas bien avec mes parents, je n'étais pas bonne à l'école, je manquais de motivation et mes parents ne m'encourageaient pas non plus. Je m'étais aussi fait un copain et j'ai emménagé avec lui. Durant ce temps, j'ai travaillé un peu et j'ai reçu de l'aide social. Les choses n'allaient pas très bien», a-t-elle expliqué.
Trois ans plus tard, Chanelle a décidé de revenir sur les bancs d'école. «Quand ça s'est terminé avec mon copain, je suis retourné vivre avec mes parents et je suis retourné aux études. J'ai recommencé aux adultes où j'ai passé des tests de reclassement. Ils m'ont classé en présecondaire, mais j'ai refusé de le faire, alors ils m'ont classé en secondaire 1. Aujourd'hui j'ai complété mon secondaire 3».
Maintenant âgée de 22 ans, Chanelle B. Dionne va maintenant faire un DEP en peinture en bâtiment à l'école des métiers de la construction de Montréal.
Dans le cadre de sa stratégie d'action visant la persévérance et la réussite scolaire lancée l'automne dernier, le ministère de l'Éducation propose de hausser à 80 % le taux de diplomation des jeunes de moins de 20 ans d'ici 2020.
@Signature-photos:QMI
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