Alors que l’Agence métropolitaine de transports (AMT) s’apprête à dénicher un terrain en milieu urbain afin d’y implanter une gare à Mirabel, les candidats à la mairie, Jean Bouchard et Luc St-Jean, restent perplexes face à la disponibilité des terrains dans cette zone.

« Ils doivent nous faire la démonstration qu’il existe bel et bien un terrain en zone urbaine, a indiqué d’entrée de jeu le chef d’Action Mirabel, Jean Bouchard. Avec les données que nous disposons, je demeure sur ma position et estime que le terrain de la rue Victor est le meilleur », a-t-il ajouté.

Le candidat Luc St-Jean renchérit sur les propos de son adversaire. Conscient des craintes d’étalement de la zone urbaine, l’aspirant-maire souhaiterait plutôt que l’on trouve une manière de rassurer les agriculteurs.

« La rue Victor reste pour moi le meilleur site. Il faudrait néanmoins trouver un mécanisme qui garantirait à la commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) qu’aucune demande de dézonage ne serait par la suite demandée », a-t-il confié.

Dans tous les cas, advenant leur victoire le 3 novembre, les candidats Bouchard et St-Jean se sont dits prêts à collaborer avec la députée de Mirabel et avec l’AMT.

Espaces de stationnement

Les deux homologues restent sceptiques à l’égard des deux sites en zone blanche que la CPTAQ a désignés comme étant potentiellement intéressants.

« Pour une question de sécurité, je ne suis pas du tout convaincu que le site situé aux limites de Blainville soit propice pour une gare, a confié M. Bouchard, faisant référence à l’aménagement du quartier. Et cela est sans compter le manque d’espace pour y aménager un stationnement », a-t-il ajouté.

En ce qui à trait au terrain de la rue Charles, le choix numéro un de l’Union des producteurs agricoles (UPA), les deux candidats craignent qu’il soit impossible d’y ériger un stationnement incitatif.

« À moins que l’on y construise un stationnement à étages », s’interroge M. St-Jean.

Quant à la proposition de l’UPA d’investir dans un système de navettes d’autobus au lieu d’un stationnement de plusieurs centaines de places, le candidat Bouchard croit que le syndicat agricole sort carrément de ses compétences.

« L’UPA n’est pas un spécialiste en transport, mais plutôt l’AMT », a-t-il ajouté.

Le candidat indépendant à la mairie, René Plouffe, n’a pas voulu commenter le dossier.

Députée Beaudoin

La députée de Mirabel, Denise Beaudoin, ne croit pas qu’une gare en zone urbaine ne coûte plus chère qu’une gare en zone agricole.

« Comment peut-il avancer des chiffres alors que le projet n’est pas encore sur la table », s’est interrogée la députée, faisant référence aux propos du maire Hubert Meilleur disant qu’une gare en « zone blanche » coûterait de trois à quatre fois de plus qu’une gare érigée sur le site de la rue Victor.

Réjouie de la tournure des derniers évènements, Mme Beaudoin s’est dite prête à s’asseoir avec le prochain maire de Mirabel, mais reste toutefois sceptique face à l’ouverture soudaine au dialogue des candidats Jean Bouchard et Luc St-Jean.

« Les deux candidats font partie du conseil depuis le début du dossier. Ils n’ont jamais dénoncé la mauvaise foi et l’entêtement du maire dans ce dossier. La Ville a dépensé des sommes d’argent importantes dans les procédures judiciaires et aucune dissension n’est survenue durant toutes ces années-là. C’est certain que nous allons collaborer, mais ils auraient dû y penser avant », a confié la députée Beaudoin.

La députée du Parti québécois considère que les derniers événements ont donné raison au gouvernement et que, contrairement à ce que laissent entendre les banderoles érigées le long de l’autoroute 15, le gouvernement souhaite une gare à Mirabel.