Les péquistes de la région balaient la Commission d'enquête du revers de la main

Par Simon Dessureault
Daniel Ratthé, le député de Blainville et Denise Beaudoin, la députée de Mirabel, croient visiblement que la Commission d'enquête sur la collusion et la corruption dans l'industrie de la construction annoncée par Jean Charest, le 19 octobre, est une vraie farce.
« Ce n'est pas une vraie commission d'enquête parce qu'on ne peut pas forcer des gens à témoigner et aussi les forcer à remettre des documents. Il n'y aura pas personne qui va se présenter devant le juge pour dire qu'il a fait quelque chose d'illégale. Les entreprises privées n'iront pas plus dénoncer les élus qui n'ont pas été corrects », a dit Daniel Ratthé.
La majeure partie de cette Commission se déroulera à huis clos et elle durera deux ans. Le rapport est attendu le 19 octobre 2013 et il ne portera aucun blâme.
Cette commission épluchera les actions des 15 dernières années, ce qui ne semble pas déranger le député péquiste, alors que le PQ était au pouvoir de 1994 jusqu'en 2003. « On dit depuis le début qu'on veut une enquête sur le domaine de la construction et le financement des partis politiques, pas sur le parti libéral. On doit dénoncer ceux qui ont mal agi, peu importe leurs allégeances politiques. On n'est pas plus à l'abri que quiconque », a ajouté M. Ratthé.
Denise Beaudoin
Denise Beaudoin, la députée de Mirabel, abonde dans le même sens que son collègue de Blainville. « Ça ne veut rien dire quand on ne peut pas contraindre des témoins à comparaître. C'est lorsque les gens viennent parler qu'on peut faire des enquêtes criminelles. C'est une commission à son image (Jean Charest) pour avoir la paix, pas pour avoir la vérité. C'est très décevant et il rit de la population », a mentionné Mme Beaudoin, qui a déjà été avocate et criminaliste.
Par ailleurs, Denise Beaudoin connaît bien la juge France Charbonneau qui va présider cette commission d'enquête. Mme Beaudoin était procureure de la défense quand elle a connu Mme Charbonneau dans les années 80. « Elle est excellente, mais on ne lui donne pas les outils pour travailler. Elle risque d'être frustrée dans son travail parce que les témoins auront l'immunité », a ajouté la députée de Mirabel.
Mme Beaudoin se demande aussi si les témoins vont être assermentés. Elle dit aussi qu'il n'y aura pas d'outrage au tribunal par exemple dans ce genre de structure.
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