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Projet de l'entreprise Stablex

Déchets dangereux: une rencontre avec Legault est réclamée

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3 mars 2025
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Par La Presse Canadienne

La mairesse de Blainville demande à rencontrer le premier ministre François Legault d'ici à mardi, afin de stopper le projet d'agrandissement d'un dépotoir de déchets dangereux, qui est en train de faire l'unanimité contre lui.

Le projet avance à grands pas, même s'il a été rejeté par le BAPE: le gouvernement a déposé le projet de loi 93 jeudi dernier, pour exproprier la Ville en vue de céder un terrain à l'entreprise Stablex, qui traite notamment des matières dangereuses en provenance des États-Unis.

Dans une lettre transmise au cabinet du premier ministre et obtenue par La Presse Canadienne, la mairesse Liza Poulin accuse M. Legault de créer un dangereux précédent qui incitera d'autres entreprises à réclamer ce genre de traitement privilégié.

La mairesse accuse également le premier ministre de rompre son engagement de préserver l'autonomie municipale en déposant un projet qui, selon elle, bafoue la volonté de la municipalité, des citoyens, mais aussi la réglementation métropolitaine.

Mme Poulin dit s'être adressée en vain à différents ministères, Environnement, Économie, Affaires municipales, Ressources naturelles.

Elle exige donc de s'adresser au premier ministre pour, écrit-elle, faire entendre le point de vue des populations sur la préservation des milieux naturels et lui faire entendre raison.

Elle souhaite ainsi protéger la Grande Tourbière de Blainville, un milieu humide qui serait touché par l'agrandissement.

Le terrain convoité par Stablex compte neuf hectares de milieux humides et 58 hectares de boisés.

Il s’agit, selon le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE), d’un milieu naturel d’une qualité exceptionnelle qui abrite des plantes, des amphibiens et des reptiles à statut particulier.

Dans une décision rendue en septembre 2023, le BAPE recommandait de ne pas autoriser le projet.

Un règlement de contrôle intérimaire (RCI) est en vigueur sur ce terrain, c’est donc un territoire protégé par la Communauté métropolitaine de Montréal.

Québec offrirait 17 002 580 $ à la Ville à titre d’indemnité.

Le gouvernement possède un terrain voisin, mais il n’est pas aussi grand que celui qui appartient à Blainville et cette solution a été écartée.

Le terrain plus vaste que veut offrir le gouvernement à Stablex lui permettrait donc de poursuivre ses activités pour les 40 prochaines années, plutôt que seulement une vingtaine avec un terrain plus petit.

Selon la ministre des Ressources naturelles, Maïté Blanchette Vézina, qui pilote le projet de loi, la situation est critique pour l'entreprise et il faut aller de l'avant.

Tous les scénarios ont été évalués et celui préconisé par le gouvernement est le meilleur, a-t-elle plaidé en Chambre.

Elle a laissé entendre que le Québec s'exposait à des représailles s'il bloquait l'importation des déchets dangereux des États-Unis. Elle a fait valoir que le Québec exporte quatre fois plus de déchets dangereux qu'il n'en importe.

Or, le BAPE dispose de données contraires. Dans son rapport sur le projet de Stablex, on oit que «même si la base de données du MELCCFP ne permet pas d’avoir un portrait précis des quantités importées et exportées», on peut constater «que les importations gravitent autour d’une moyenne annuelle de 302 201 tonnes de 2019 à 2021 comparativement à une moyenne de 183 918 tonnes pour les exportations».

Le centre de traitement de déchets industriels de Stablex comprend actuellement une usine de traitement et cinq cellules d’enfouissement.

Les déchets traités par Stablex sont des matières dangereuses résiduelles, des sols contaminés et des matières non dangereuses ayant des propriétés préoccupantes pour l’environnement.

Ces déchets proviennent par exemple de l’industrie minière ou encore de l’industrie pharmaceutique.

Ils sont en partie importés des États-Unis et des autres provinces canadiennes.

L’entreprise a l’intention de créer une sixième cellule d’enfouissement sur le terrain qui appartient à la Ville de Blainville.

Patrice Bergeron, La Presse Canadienne

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