Vincent Arseneau voudrait témoigner, mais .
Par Simon Dessureault
Le conseillé municipal indépendant de Sainte-Thérèse, Vincent Arseneau, veut s'assurer que la Commission Charbonneau assure la protection des témoins. Si ce décret fini par s'appliquer, il promet de dénoncer en témoignage des « personnalités publiques », entres autres.
En entrevue à l'émission de radio d'Isabelle Maréchal au 98,5 FM le lundi 24 octobre, Vincent Arseneau a mentionné qu'une personne lui a offert une occasion de lui boucler une élection « clé en main » lorsqu'il était avec l'équipe au pouvoir de Sylvie Surprenant, la mairesse.
« Je prépare actuellement un mémoire pour aller témoigner à la Commission Charbonneau et je suis assez volubile quand j'écris.
Quand je vais être assuré que la commissaire a tous les pouvoirs de protéger les témoins, je vais collaborer et dire tous les noms. Il y a d'ailleurs des noms publics. Mais pour l'instant, les témoins ne sont pas protégés de poursuites et de mise en demeure », a mentionné Vincent Arseneau, qui dit aussi qu'il ne réclamerait pas le huit clos s'il va témoigner à la Commission d'enquête.
Pour ce qui est de l'offre de lui arranger une élection clé en main, Vincent Arseneau s'est limité à dire, en entrevue avec L'Écho de la Rive-Nord, que la situation s'est produite en décembre 2007 à Montréal au Café Théâtre du Nouveau Monde. « Je travaillais à Montréal à l'époque. J'ai accepté la rencontre parce j'accepte le rendez-vous quand quelqu'un veut me rencontrer. Je n'ai toutefois pas donné suite à cette rencontre », a-t-il dit.
Lors de son entrevue avec Isabelle Maréchal, Vincent Arseneau a mentionné qu'il n'y a pas eu de montant d'argent associé à la proposition. Mais en retour, on lui proposait de s'occuper du financement, du support juridique et des communications.
Une élection clé en main
Michel Nadeau, le directeur général de l'Institut sur la gouvernance d'organisations privées et publiques, a expliqué à L'Écho de la Rive-Nord en quoi consiste une élection clé en main.
« Il y a élection clé en main lorsqu'une firme ou toute autre personne décide de s'occuper de tout pour une campagne électorale (le bureau, la campagne électorale, la publicité, embaucher du monde, etc.) La démocratie suppose que ce soit un groupe de bénévoles qui s'occupent de ces fonctions », dit d'abord M. Nadeau.
Ce dernier ajoute que si vous êtres élus, vous êtes redevable auprès de ces gens d'une certaine façon. « Mais en principe, un élu ne doit pas être redevable de façon importante à une personne ou à une firme en particulier. Avec une élection clé en main, c'est cette seule entité qui a tout fait, alors vous lui êtes redevable. S'il vous appelle pour vous dire je veux tel contrat, vous lui en devez toute une. C'est très dangereux comme phénomène et il peut y avoir de l'abus », ajoute M. Nadeau.
Le phénomène de l'élection clé en main n'est pas illégal en soi, mais il est jugé très immoral selon M. Nadeau. « C'est un bénévole avec un gros clin d'œil. Le bénévole est d'une firme et ça ne paraît pas dans les livres, mais en réalité, ce n'est pas un vrai bénévole », t-il conclut.
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