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Voyage de Legault en Allemagne : les oppositions veulent du concret

durée 09h00
29 mars 2025
La Presse Canadienne, 2024
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Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

QUÉBEC — En réponse aux droits de douane américains, le premier ministre François Legault sera en mission économique en Allemagne jusqu’au 2 avril pour positionner le Québec comme un partenaire de choix sur les marchés européens. Les oppositions reconnaissent qu’il s’agit de la chose à faire dans le contexte actuel. Du même souffle, elles exigent que cette mission permette de faire des gains concrets et qu’elle ne soit pas seulement un exercice de communication de la part du premier ministre.

«Opération de marketing»

Bien que ses attentes ne soient pas «très élevées», le député libéral Frédéric Beauchemin, espère que le premier ministre va revenir au Québec avec de «vraies ouvertures de marché» et «des ententes écrites», concernant, par exemple, le «secteur automobile».

«Il faudrait qu'il y ait déjà des principes d'entente», dit-il en entrevue avec La Presse Canadienne.

M. Beauchemin reproche au premier ministre d’être en «mode réaction» face aux droits de douane américains et de ne pas avoir fait assez de missions économiques dans le passé.

«Pour le moment, je m'attends plus à une opération de marketing qu’autre chose (...) Pendant les sept dernières années, ce gouvernement-là se regardait dans le miroir et il se trouvait bon. Comme si ce qu’il faisait, c'était la meilleure façon d'agir. Force est de constater qu'ils se sont trompés», lance-t-il.

Il s’agit d’une première mission en Allemagne pour le premier ministre Legault, qui s’est toutefois déplacé à quelques reprises en France – il n'exclut pas d’y retourner d’ailleurs.

Lors de son périple en Allemagne, il sera accompagné d’une centaine d’acteurs clés du milieu des affaires québécois.

«Exploration de nouveaux marchés»

Depuis le début de la guerre commerciale avec le président américain Donald Trump, M. Legault soutient que le Québec doit réduire sa dépendance aux États-Unis.

Le Parti québécois reconnaît que c’est une «bonne chose» que le gouvernement «se mette en mode exploration de nouveaux marchés».

«Ce qu'on espère, c'est que le premier ministre aura des rencontres significatives (...) avec des entreprises d’importance qui sont dans des secteurs de pointe pour nous et des décideurs allemands», affirme le péquiste Pascal Paradis.

Le député espère aussi que le premier ministre ne «répétera pas les graves erreurs commises à Washington» et qu’il évitera les «communications erratiques».

«Il a lancé de très mauvaises idées de Washington. Il a réclamé une réouverture de l'accord de libre-échange au pire moment qu'on puisse imaginer. Rappelons qu'il a offert de faire des concessions majeures aux Américains sur des secteurs névralgiques, comme l'aéronautique, le bois, l'aluminium. Donc on demande à notre premier ministre de ne pas réfléchir tout haut», dit le député.

Lors de son voyage, le premier ministre Legault se rendra notamment à la foire commerciale d’Hanovre (aussi appelée Hannover Messe), le plus grand évènement commercial en technologie industrielle au monde, qui met cette année le Canada à l’honneur.

La foire accueillera quelque 4000 exposants provenant de 150 pays. Plus de 130  000 visiteurs y sont attendus.

M. Legault veut appuyer les entreprises et les associations manufacturières québécoises dans leurs démarches de diversification de marché et d’amélioration de leur productivité. Il cherchera aussi à rencontrer des dignitaires politiques et des dirigeants du monde des affaires.

«Sortir notre dépendance aux États-Unis»

La députée solidaire Alejandra Zaga Mendez espère voir des «annonces intéressantes en termes de diversification» afin de «sortir de notre dépendance aux États-Unis».

Mais, la députée solidaire met en garde le premier ministre afin d’éviter que nous refassions la même erreur en mettant «tous nos œufs dans le même panier».

«J'aimerais beaucoup voir la même énergie pour la diversification locale; encourager l’achat local ici, au Québec. Le problème, c'est que si le marché américain se ferme et si le marché européen devient instable, il ne faut pas qu'on se retrouve de retour à la case de départ (...) Il ne faut pas tout mettre dans l’Europe», soutient-elle.

Alejandra Zaga Mendez pense donc que le Québec ne doit pas se limiter à l’Europe. «Il y a des partenariats à faire avec l'Amérique latine ou d'autres pays de l'Asie, au-delà de la Chine», énumère-t-elle.

La mission du premier ministre survient quelques jours après que Donald Trump ait annoncé l'imposition de tarifs de 25 % sur les voitures importées aux États-Unis. Rappelons que le président américain compte imposer une nouvelle salve de droits de douane le 2 avril.

L’Allemagne est le premier partenaire économique du Québec en Europe. La province a exporté pour 1,6 milliard $ de produits en Allemagne en 2024.

Thomas Laberge, La Presse Canadienne