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Le vapotage est dangereux pendant la grossesse, confirme une étude

durée 11h39
5 février 2025
La Presse Canadienne, 2024
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Par La Presse Canadienne, 2024

MONTRÉAL — Le vapotage avant ou pendant la grossesse augmente d'environ la moitié le risque de problèmes pour la mère ou pour le bébé, prévient une nouvelle méta-analyse canadienne.

Dans un premier temps, le vapotage prénatal a été associé à une diminution de 43 % de la possibilité d'allaitement et de 31 % d'un accès rapporté aux soins prénataux.

Une exposition prénatale au vapotage à quant à elle été associée à une hausse de 56 % du risque de faible poids à la naissance, de 49 % du risque de naissance prématurée et de 48 % du risque de petite taille pour l'âge gestationnel ― ce qui rehausse ensuite le risque de problèmes comme l'hypertension, le diabète, l'obésité et les troubles respiratoires plus tard pendant la vie.

«Ce qui est perçu comme étant une alternative sécuritaire au tabagisme (le vapotage) n'est pas si sécuritaire que ça», a résumé le responsable de l'étude, le professeur Subhabrata Moitra, qui a réalisé ces travaux lors de ses études postdoctorales à l'Université de l'Alberta, mais que La Presse Canadienne a rejoint à l'Université d'Ahmedabad, en Inde.

Les chercheurs ont analysé les conclusions de 23 études qui regroupaient un peu moins de 925 000 participantes.

Les mécanismes sous-jacents à ces effets nocifs ne sont pas clairement établis par la recherche, mais les cigarettes électroniques contiennent des métaux lourds dangereux tels que le plomb, le cadmium et le nickel, ainsi que d'autres additifs tels que le polyéthylène glycol et le diacétyle, un agent aromatique artificiel impliqué dans une lésion pulmonaire non cancéreuse appelée «poumon de pop-corn», a-t-on expliqué par voie de communiqué.

Les chercheurs soulignent que certains produits chimiques qui peuvent être ingérés sans danger ne le sont peut-être pas lorsqu'ils sont vaporisés et inhalés dans les poumons, ce qui appelle à des études plus approfondies.

De plus, certaines de ces substances sont dites «tératogènes», ce qui signifie qu'elles peuvent être tolérées par les adultes, mais non par le fœtus.

«Personne n'a vraiment jamais étudié ce qu'on retrouve dans les vapoteuses, a rappelé le professeur Moitra. Essentiellement, les arômes sont des produits chimiques, et les compagnies continuent à en rajouter, et personne ne sait vraiment ce qu'il y a dans ces produits chimiques.»

Et le danger n'est pas banal, ajoute le professeur Moitra, qui cite l'exemple d'un jeune Australien de 18 ans qui est passé à un cheveu de succomber à un choc anaphylactique dès sa première utilisation d'une vapoteuse. «C'est vraiment très préoccupant», a-t-il dit.

«Il y a cette croyance populaire que le vapotage est une alternative sécuritaire au tabagisme, mais les spécialistes ne sont certainement pas de cet avis, a conclu le professeur Moitra. Mais il y a encore des généralistes qui sont plus tolérants, qui pensent que c'est moins nocif. Mais je pense que notre étude envoie un message très clair: le vapotage n'est pas sécuritaire.»

Selon des données de Statistique Canada, en 2022, environ un Canadien sur cinq âgé de 20 à 24 ans, et un Canadien sur sept âgé de 15 à 19 ans, rapportait avoir vapoté au cours du mois précédent.

Les conclusions de cette étude sont publiées par le Journal of Hazardous Materials.

Jean-Benoit Legault, La Presse Canadienne