Jeux olympiques 2024
Raphaëlle Gauthier : la Blainvilloise qui a représenté l'Australie à Paris
Imaginez avoir 17 ans et de décider de quitter votre pays pour aller vivre en Australie pour possiblement représenter le pays de naissance de votre père aux Jeux olympiques. C’est ce que la nageuse artistique de Blainville, Raphaëlle Gauthier, a fait, et cela lui a été payant, car elle a porté les couleurs vertes et jaunes lors des Jeux de Paris.
Prenant la chance de troquer les bancs de neige, contre ceux de sable, c'est en mars 2023 qu'elle a débuté les démarches pour approcher l'équipe du pays des kangourous. Deux mois plus tard, elle a fait faire son passeport en ne sachant même pas où elle habiterait et elle et son père se sont envolés vers cette belle aventure.
Pendant trois semaines, son père qui n'avait pas remis les pieds au pays sur sa terre natale depuis l'âge de ses 18 ans, est resté avec la nageuse pour s'assurer qu'elle soit bien installée.
Il faut dire qu'il s'agissait d'un grand pari, car elle devait passer par les essais pour se tailler une place et tenter également de s'intégrer : « Je ne m’attendais pas à un aussi bel accueil pour vrai. Parce que moi j’arrivais et veut veut pas je prenais le spot d’une fille. Mais elles étaient vraiment toute gentilles et c’est devenu des amies proches assez vite. Vu qu’on habitait dans la même maison, on avait pas le choix de bien s’entendre et ça se transmettait dans la piscine je pense », nous dit Raphaëlle.
Elle mentionne qu'elle avait fait en octobre 2022 les essais pour l'équipe nationale canadienne, mais n'avait pas été retenue. La nageuse possédant la double nationalité a vu cela comme une belle aventure de tenter sa chance même à un endroit où elle n'avait jamais mis les pieds. Seuls ses grands-parents paternels étaient sur place.
Depuis son déménagement, Raphaëlle est revenue à la maison qu'à deux reprises, soit en février et mai tout en se préparant à la plus belle expérience de sa vie, les Jeux olympiques de Paris.
À la conquête de Paris
Cela faisait depuis ses six ans qu'elle rêvait de participer aux Jeux olympiques, et voilà qu'en août, elle réalisait ce rêve. « C’était vraiment la meilleure expérience de ma vie. Tout le monde te le dit, mais tu ne réalises pas tant que tu n’es pas là. On est arrivé dix jours avant pour pratiquer et c’était des durs entraînements. Parfois, c’était vraiment difficile et t’avais juste hâte de compétitionner, mais quand tu finis de nager et que tu regardes les estrades et que tu vois les gens qui t’encouragent c’était vraiment un bon feeling.»
Bien que les chances de médailles étaient nulles, ne faisant pas partie des puissances, les Australiennes sont parvenues à battre l'Égypte. Une première en seize ans. L'équipe a obtenu trois records personnels au pointage. C'est réellement le moment le plus fort de ses jeux nous dit-elle.
Ce projet un peu fou, elle a pu le partager avec tous les membres de sa famille qui n'ont pas hésité une seconde à venir l'encourager en se déplaçant dans la ville de l'amour. D'ailleurs, elle ne pouvait pas avoir meilleur "fan club", ils avaient fait faire des chandails personnalisés qui disaient « Go Raphie ». De plus, la sportive dit qu'elle les a bien entendu crier dans les estrades lors des trois épreuves par équipe.
Il faut dire que sa famille est bien présente depuis le début de son parcours étant donné que c'est son père qui à ses six ans l'avait inscrite dans le club Performance Synchro. Elle a dû le quitter vers neuf ans pour aller nager à Montréal Synchro pour faire du national. C'est en 2022 qu'elle a fait les Championnats du monde junior lui donnant l'envie de poursuivre plus loin.
Un futur incertain
Lorsque notre journaliste s'est entretenue avec l'Olympienne, elle venait tout juste de revenir au Québec après ses Jeux. « Pour l’instant, je fais juste apprécier du restant de l’été avec ma famille» nous mentionne-t-elle. Elle doit toutefois continuer à réfléchir autant pour son avenir scolaire que son avenir sportif.
En effet, la jeune athlète était parvenue à intégrer une université où elle étudie en criminologie même si elle n'avait pas de cégep ou de douzième année. Elle a l'ambition d'étudier LE Droit, mais elle doit se renseigner si elle peut le faire sans avoir son diplôme collégial.
En ce qui concerne la possibilité d'une deuxième participation aux Jeux olympiques en tant que membre de la délégation australienne, Raphaëlle Gauthier a l'intention de prendre les prochains jours pour décider si elle retourne ou non au pays des kangourous.
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