Quand la mobilité devient un enjeu
Par Josiane Yelle
Alors qu'il s'est écoulé 30 ans sans qu'un seul kilomètre de route principale ne soit construit dans la région, l'accroissement de la population des Laurentides, qui se chiffre à plus de 175 000 personnes d'ici 20 ans, a de quoi inquiéter. Au courant des prochaines semaines, « Si l'offre ne suit pas la demande, ça va être catastrophique », indique d'entrée de jeu le préfet de la MRC Thérèse-De Blainville, Paul Larocque. Si on ne répond pas à la demande aujourd'hui, imaginez dans plusieurs années ». Selon les perspectives démographiques 2006-2031 de l'Institut de la statistique du Québec, la population des Laurentides continue de s'accroître à un rythme effréné et cette croissance devrait se poursuivre jusqu'en 2031, où la population devrait avoir augmenté de 176 000 personnes, soit 34 % de plus qu'en 2006. « Il faut être conscient que c'est la population qui consomme le service. Il est donc évident que les services vont être en demande dans la même proportion », ajoute M. Larocque, également président du Commission du transport de la Communauté métropolitaine de Montréal. Celui-ci considère que le gouvernement est lent à faire face au mouvement de la population. « On est la vache à lait, mais quand vient le temps de recevoir les services, on est bon dernier. On fait définitivement figure d'enfant pauvre au niveau du transport », laisse-t-il entendre. Déjà en 2003, la région des Laurentides présentait le ratio de motorisation de la population le plus élevé de la région métropolitaine, soit 550 véhicules par 1000 habitants, apprend-on dans un rapport émis par la MRC. Principaux enjeux Les défis relatifs aux infrastructures sont donc nombreux, d'autant plus que pour une des rares fois, l'une des problématiques concerne la mobilité est-ouest sur l'autoroute 640. « Il y a quelques années, il n'y avait pas de problème. Là, il y a du monde, c'est incroyable. » Les réactions sont les mêmes de parts et d'autres. Quant au parachèvement de la 19, annoncé en juin dernier, Paul Larocque indique qu'il ne faut pas que le dossier nous glisse entre les mains. « Il n'y a pas encore d'autoroute de faite et un trait de crayon peut disparaitre facilement. Il faut donc maintenir la pression. » Un peu plus à l'ouest, le parachèvement de l'autoroute 13 ne doit pas non plus sombrer dans l'oubli. Bien que le gouvernement n'envisage plus son prolongement, le préfet croit qu'il s'agit d'un enjeu important. « Faisons là, s'exclame-t-il. On dit que l'aéroport de Mirabel est chose du passé, mais quant à moi, c'est l'aéroport de l'avenir. Un jour ou l'autre, elle devra jouer son rôle ». Selon celui-ci, il faut commencer à réfléchir à tous ces enjeux rapidement, car des infrastructures lourdes ne se réalisent pas du jour au lendemain. Mais encore faut-il que les investissements suivent. « C'est toute la question de la volonté gouvernementale qui sera mise en lumière au cours des prochaines années », a-t-il conclu.
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