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La cohabitation entre des toxicomanes et des résidents d'un quartier est difficile

durée 09h46
20 juillet 2024
La Presse Canadienne, 2024
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Par La Presse Canadienne, 2024

MONTREAL — Il n'existe pas de solution facile pour une cohabitation facile entre les résidents d'un quartier et les services offerts aux itinérants ou aux toxicomanes, s'accordent des experts.

Par exemple, dans le quartier Saint-Henri, dans le sud-est de Montréal, les autorités municipales sont sur la sellette à cause de la Maison Benoît-Labre, un établissement comptant 36 logements pour d’anciens itinérants et un centre d'injection pour toxicomanes. Les résidents sont furieux parce que l'endroit est situé près d'une école. À quelques kilomètres de là, au centre-ville, un autre centre d'injection supervisé perturbe la tranquillité de la population.

La Ville a promis de mener des consultations publiques sur la façon d'intégrer des services à une population vulnérable dans le tissu urbain.

Des experts rappellent que les toxicomanes ont besoin de service comme les lieux de consommation supervisés où ils peuvent être traités en cas de surdose, sinon ils risquent de périr dans la rue.

Elaine Hyshka, de la Chaire de recherche du Canada en innovation des systèmes de santé et professeure agrégée de l'Université de l'Alberta, dit que les centres supervisés sont souvent situés dans des zones urbaines, car c'est là où les toxicomanes vivent habituellement. On ne peut pas établir ces établissements dans une partie isolée d'une ville. «La majorité des gens ne marcheront pas plus d'un kilomètre pour avoir accès à des services dans un centre supervisé», avance-t-elle.

Selon François Gagnon, scientifique principal et conseiller spécial en politiques au Centre canadien sur les dépendances et l’usage de substances, les centres supervisés de consommation ne devraient idéalement pas être situés près d'une école, mais ce n'est pas toujours possible dans une ville aussi densément peuplée que Montréal.

«Dans une ville aussi dense que Montréal, il est difficile de trouver quelque chose qui n'est pas éloigné d'une garderie ou d'une école», fait-il valoir.

Mais cette réalité ne console pas André Lambert, qui vit à Saint-Henri depuis 15 ans, à un pâté de maisons de la Maison Benoît-Labre. Depuis l'ouverture des nouveaux locaux, en avril, il juge que le voisinage est moins sûr.

«Les gens ont peur de vivre autour d'ici», lance-t-il. Il raconte que le dernier week-end, il a pu observer des gens fumer du crack devant son entrée.

Joe Bongiorno, La Presse Canadienne