Nous joindre
X
Rechercher
Publicité

Jeremy Skibicki a été reconnu coupable de meurtre au premier degré

durée 13h08
11 juillet 2024
The Canadian Press, 2024
durée

Temps de lecture   :  

4 minutes

Par The Canadian Press, 2024

WINNIPEG — Un homme ayant admis avoir tué quatre femmes à Winnipeg, mais qui a affirmé qu'il ne devrait pas être déclaré criminellement responsable pour cause de maladie mentale, a été reconnu coupable de meurtre au premier degré.

Les avocats de la défense avaient fait valoir que Jeremy Skibicki souffrait de schizophrénie au moment des meurtres en 2022 et devait être déclaré non pénalement responsable et détenu dans un hôpital.

Mais les procureurs de la Couronne ont estimé qu'il avait la capacité mentale et la conscience nécessaires pour commettre et dissimuler les meurtres.

Les gens présents dans la salle d'audience bondée ont poussé des acclamations et applaudi lorsque le verdict est tombé jeudi. Skibicki a montré peu d'émotion.

Un verdict de meurtre au premier degré entraîne automatiquement une peine d'emprisonnement à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle avant 25 ans.

Le juge Glenn Joyal, de la Cour du Banc du Roi, a déclaré qu'il était entièrement d'accord avec le psychiatre qui a témoigné pour la Couronne au procès. Le juge a expliqué qu'il avait conclu que Skibicki ne souffrait pas de troubles mentaux qui auraient eu un impact sur sa capacité à savoir que les meurtres étaient moralement répréhensibles.

Il a soutenu que cette affaire «choquante et troublante» est emblématique de la question des femmes et des filles autochtones disparues et assassinées au Canada.

Au cours du procès, qui a duré des semaines, il a été démontré que Skibicki a ciblé les femmes autochtones dans des refuges pour sans-abri, les a étranglées ou noyées et a jeté leurs restes dans les poubelles.

Des détails troublants

Le tribunal a entendu des détails troublants sur les meurtres des femmes: Morgan Harris, 39 ans; Marcedes Myran, 26 ans; Rébecca Contois, 24 ans; et une femme non identifiée qu'une communauté autochtone a nommée Mashkode Bizhiki'ikwe, ou Buffalo Woman.

Mme Contois était de la Première Nation O-Chi-Chak-Ko-Sipi, et Harris et Myran étaient de la Première Nation de Long Plain. Toutes trois vivaient à Winnipeg lorsqu'elles ont été tuées.

La seule preuve dont dispose la police indiquant l'identité de Buffalo Woman est l'ADN trouvé sur le revers de la veste d'une femme.

Le Dr Sohom Das, qui a témoigné pour la défense, a affirmé que Skibicki s'était senti obligé de tuer les femmes parce qu'il était en mission pour Dieu et qu'il avait entendu des hallucinations auditives le poussant à tuer.

Le Dr Das a ajouté que Skibicki savait à l'époque que ces meurtres étaient légalement répréhensibles, mais qu'il n'avait pas la capacité de savoir qu'ils étaient moralement répréhensibles.

Le tribunal a appris que Skibicki avait des antécédents de maladie mentale, notamment de dépression, de trouble de la personnalité limite et de pensées suicidaires. Mais il n’avait jamais reçu de diagnostic de schizophrénie.

Le Dr Gary Chaimowitz, qui a témoigné pour la Couronne, a témoigné que Skibicki souffrait probablement de troubles antisociaux et de toxicomanie, mais qu'il ne souffrait pas de trouble de santé mentale majeur au moment des meurtres.

Il a aussi indiqué qu'il pensait que Skibicki avait été poussé à tuer en raison de son intérêt sexuel pour les morts. Le tribunal a appris qu'il avait commis des actes sexuels sur leurs corps avant de se débarrasser de leurs restes.

Les meurtres ont été révélés en mai 2022 lorsqu'un homme à la recherche de ferraille a trouvé les restes partiels de Mme Contois dans une benne à ordures du quartier de Skibicki. D'autres restes de la femme ont été découverts dans une décharge municipale le mois suivant.

Lors d'un interrogatoire de police, Skibicki a admis avoir tué Rebecca Contois et les trois autres femmes. Il a admis que les meurtres étaient à motivation raciste et a cité les croyances de la suprématie blanche.

Buffalo Woman a été tuée en mars de la même année, tandis que Morgan Harris et Marcedes Myran ont été tués en mai.

La Couronne a précisé qu'elle ne croyait pas qu'il y ait d'autres victimes.

En 2022, la police a déclaré qu'elle pensait que les restes de Mmes Harris et Myran avaient été emportés dans une autre décharge en dehors de la ville, mais qu'une fouille sur ce site serait trop complexe et dangereuse.

Des manifestations ont eu lieu dans tout le pays pour exiger une fouille de la décharge de Prairie Green. Les gouvernements fédéral et manitobain ont récemment engagé un total de 40 millions $ pour des recherches qui devraient débuter à l'automne.

-

Le gouvernement fédéral dispose d'une ligne de soutien pour les personnes touchées par le problème des femmes et des filles autochtones disparues et assassinées: 1-844-413-6649. La Ligne d’écoute d’espoir pour le mieux-être, avec un soutien en cri, en ojibwée et en inuktitut, est également disponible pour tous les peuples autochtones du Canada: 1-855-242-3310.

La Presse Canadienne