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Des Canadiens tentent de fuir l'ouragan Béryl, qui s'est dirigé vers la Jamaïque

durée 18h10
3 juillet 2024
The Canadian Press, 2024
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Temps de lecture   :  

4 minutes

Par The Canadian Press, 2024

MONTREAL — George Grant a eu des nouvelles de sa mère pour la dernière fois mercredi après-midi alors que l'ouragan Béryl s'abattait sur sa Jamaïque natale. Située au centre vallonné de l’île, elle est loin des inondations potentielles, mais reste exposée aux vents violents. Ses volets étaient baissés et son réfrigérateur rempli, a déclaré M. Grant, et à 80 ans, elle respirait le calme de quelqu'un qui a vu des ouragans toute sa vie.

Pour l’instant, M. Grant, consul honoraire de la Jamaïque à Montréal, a déclaré que la situation était «sous contrôle», mais les Canadiens qui ont de la famille dans les Caraïbes se sont dépêchés de s'assurer que leurs proches étaient hors de danger, alors que l’ouragan faisait rage.

La tempête de catégorie 4 a déjà tué au moins six personnes et causé des dégâts importants dans le sud-est des Caraïbes, et M. Grant a affirmé que certains Montréalais d'origine jamaïcaine sont maintenant coincés sur l'île, incapables d'assurer leur retour vers le Canada puisque les vols sont annulés.

Kris Bennett, porte-parole du Caribbean Coalition Network de Montréal, est né en Guyane, mais a également de la famille à la Barbade, l'un des pays touchés par Béryl.

«Beaucoup de gens sont inquiets. Ils sont vraiment impatients d’avoir des nouvelles de leur famille. Nous avons tous échangé des messages», a affirmé M. Bennett en entrevue.

La ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a écrit sur le réseau social X que le gouvernement surveillait la situation et exhortait les Canadiens à éviter tout voyage non essentiel dans la région.

«Les Canadiens qui se trouvent dans la région sont priés de trouver refuge dans un endroit sécuritaire et de suivre nos conseils aux voyageurs et nos alertes sur le site d’Affaires mondiales», a-t-elle déclaré, remerciant Air Transat d'avoir rapatrié les Canadiens mardi depuis la région de Montego Bay en Jamaïque. La compagnie aérienne a indiqué dans un communiqué avoir envoyé mardi trois «vols de sauvetage» vers la Jamaïque, qui ont tous atterri en toute sécurité à Montréal et à Toronto mercredi matin.

Trajectoire de l'ouragan

Le Centre national des ouragans des États-Unis indique que Béryl devrait atteindre ou s'approcher de la force d'un ouragan majeur lorsqu'il passera près ou au-dessus de la Jamaïque mercredi, près des îles Caïmans jeudi et dans la péninsule mexicaine du Yucatan vendredi.

Alors que Béryl traversait la mer des Caraïbes, les équipes de secours des îles du sud-est se sont déployées pour déterminer l'étendue des dégâts infligés par l'ouragan à Carriacou, une île de Grenade. Trois personnes auraient été tuées à Grenade et à Carriacou et une autre à Saint-Vincent-et-les Grenadines, ont indiqué des responsables. Deux autres décès ont été signalés dans le nord du Venezuela, où cinq personnes sont portées disparues, ont indiqué des responsables.

La Jamaïque était sous état d'urgence, car l'île a été déclarée zone sinistrée quelques heures avant l'impact de l'ouragan Béryl. Le premier ministre Andrew Holness a affirmé que la déclaration de zone sinistrée resterait en vigueur pendant les sept prochains jours. Il a également annoncé mercredi un couvre-feu sur toute l'île entre 6 h et 18 h.

De retour à Montréal, M. Grant a dit qu'il avait été en contact avec les responsables de la préparation aux catastrophes en Jamaïque et que jusqu'à présent, il n'avait entendu parler d'aucune victime, malgré les vents violents et les pluies.

Néanmoins, il a fait savoir qu’une collecte de fonds est déjà en cours grâce à l’aide recueillie par une coalition de groupes communautaires caribéens de Montréal qui sera reversée aux pays touchés.

«Nous sommes habitués aux ouragans. Ce qui est inhabituel à propos de cet ouragan, c'est sa précocité dans la saison et sa force», a-t-il stipulé, expliquant que normalement une tempête de la magnitude de Béryl se produit en août ou en septembre.

À quelques mois de la saison des ouragans, M. Grant craint que les changements climatiques ne se traduisent par un nombre croissant de tempêtes plus violentes qui dévasteraient les moyens de subsistance des Caraïbes. Les maisons, les entreprises et les hôtels en ruine pourraient également signifier un besoin accru pour les Montréalais caribéens de subvenir aux besoins de leur famille restée au pays.

De son côté, la Croix-Rouge canadienne a annoncé le lancement d'une campagne pour venir en aide aux personnes touchées par la puissante tempête. «Les dons versés au profit de ce fonds permettront à la Croix-Rouge d’offrir des secours immédiats, d’appuyer les opérations de rétablissement ainsi que de renforcer l’état de préparation et la résilience des communautés en prévision de futurs événements perturbateurs», a-t-elle fait savoir mercredi dans un communiqué de presse.

Joe Bongiorno, La Presse Canadienne