C'est à Trudeau de décider s'il accepte un vote secret sur son leadership, dit un élu
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Par La Presse Canadienne, 2024
OTTAWA — Il revient au premier ministre Justin Trudeau de décider s'il accepte de se soumettre à un vote secret de son caucus sur son leadership, croit l'un des députés libéraux demandant un tel scrutin confidentiel.
Questionné mercredi sur le fait que les ministres balaient du revers de la main l'idée d'un vote secret, l'élu ontarien Yvan Baker a répondu qu'ils n'ont pas de contrôle sur cette question.
«Ce n'est pas la décision des ministres, ce n'est pas ma décision. Je pense que c'est le premier ministre qui doit décider qu’on veut avancer de cette manière. On devrait l'entendre sur ce sujet-là», a-t-il dit.
M. Trudeau ne s'est pas arrêté mercredi pour répondre aux questions des journalistes alors qu'il se rendait à la réunion de son caucus.
M. Baker et d'autres de ses collègues estiment qu'un vote de confiance visant le premier ministre tenu en secret est la solution pour tourner la page sur l'épisode de remise en question du leadership de M. Trudeau.
«Je pense que si le premier ministre et son équipe disent qu'ils croient que celui-ci jouit du soutien de la vaste majorité du caucus, il n'y a pas de raison pour que le premier ministre refuse cela», juge M. Baker.
Le député montréalais Anthony Housefather a pour sa part signalé qu'il a toujours été en faveur d'une loi prévoyant un mécanisme pour exclure un membre du caucus, dont le chef. Le Parti libéral n'a pas adhéré à cette loi.
L'élu québécois de Louis-Hébert, Joël Lightbound, maintient que la décision de M. Trudeau de partir ou de rester lui revient entièrement.
«Mon éthique personnelle me dit que c'est une décision qui revient à Justin Trudeau. À partir du moment où il a pris sa décision, il faut s'unir, se concentrer sur ce qui compte. Pour moi, ce qui compte, ce sont bien plus les politiques du gouvernement que la politique au Parti libéral», a-t-il affirmé.
L'élu a soutenu qu'il est personnellement «agnostique» quant à l'idée d'un vote secret, mais qu'il ne croit pas qu'un tel processus soit nécessaire.
M. Baker a quant à lui relevé que les députés votent déjà de façon anonyme, dans bien des cas, pour élire leurs présidents de caucus et donc «il y a des précédents».
Dans le cas présent, un vote secret sur le leadership de M. Trudeau permettrait, selon lui, aux députés de «voter avec leur conscience sans peur de répercussions ou conséquences».
Ni le ministre de la Santé, Mark Holland, ni celui de l'Immigration, Marc Miller, n'ont voulu dire si les députés dissidents devraient quitter le caucus libéral s'ils refusent de se ranger derrière M. Trudeau.
«C’est leur choix de le faire, mais je pense qu’on peut rallier et s’assurer qu’on est un caucus uni», a dit M. Miller.
À son avis, il revient «à l’entièreté du caucus» de décider de la tenue, oui ou non, d'un vote secret.
- Avec des informations de Michel Saba
Émilie Bergeron, La Presse Canadienne