Îles-de-la-Madeleine: «taxe liberticide» imposée aux touristes, dénonce Éric Duhaime
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Par La Presse Canadienne, 2024
QUÉBEC — Le chef conservateur Éric Duhaime met au défi les députés de l'Assemblée nationale de dénoncer haut et fort la «taxe liberticide» qui est entrée en vigueur mercredi aux Îles-de-la-Madeleine.
«Au moment où on se parle, il y a toujours aucun des 125 députés à l'Assemblée nationale qui est sorti pour déplorer et dénoncer cette mesure-là», a pesté M. Duhaime en point de presse à Québec.
La «Passe Archipel» est une redevance touristique de 30 $ par personne (de 13 ans et plus) qui sera perçue cet été aux Îles afin de financer notamment la gestion des matières résiduelles et les infrastructures récréotouristiques.
«C'est une taxe qui est imposée aux touristes qui est liberticide, qui limite la liberté de déplacement au Québec. C'est la première fois de notre histoire qu'il va falloir payer pour passer d'une municipalité à l'autre», affirme Éric Duhaime.
«C'est un dangereux précédent. C'est une forme de taxation qui nous paraît abusive. Les déplacements de la population sur le territoire canadien sont protégés par (...) la Charte canadienne des droits et libertés. (...) C'est clairement une entrave.»
Il craint que d'autres municipalités, comme l'Isle-aux-Grues ou l'Île-d'Anticosti, emboîtent le pas aux Îles-de-la-Madeleine.
«Si on commence à dire que les municipalités peuvent avoir des redevances pour les citoyens qui entrent ou qui sortent de leurs territoires, on n'est pas sortis de l'auberge. Ça veut dire que toutes les municipalités au Québec pourraient commencer à taxer leurs concitoyens de cette façon-là», plaide-t-il.
Le chef conservateur invite les députés de l'Assemblée nationale, et en particulier le député péquiste des Îles-de-la-Madeleine, Joël Arseneau, à dénoncer la situation.
La semaine dernière, en point de presse, M. Arseneau a plutôt défendu la «Passe Archipel», disant appuyer «le maire dans sa démarche pour pouvoir s'assurer qu'on ait des infrastructures récréotouristiques de qualité».
«Écoutez, c'est le moyen qu'a mis en place le gouvernement du Québec en 2017 pour que les municipalités puissent trouver de nouvelles sources de revenus pour assumer leurs responsabilités. Alors, le conseil municipal des Îles-de-la-Madeleine veut se servir de cet outil-là, et c'est tout à fait légitime de le faire», avait-il justifié.
«On savait que le Parti québécois (...) voulait ériger des frontières entre le Québec et les autres provinces canadiennes. On n'a jamais pensé que le PQ, son objectif, c'était d'ériger des frontières entre (...) les régions du Québec», a réagi M. Duhaime, mercredi.
«Aujourd'hui, c'est très décevant de constater que le PQ serait complice d'une mesure qui nous paraît aussi insensée», a-t-il renchéri.
Il existe d'autres moyens d'assurer l'équité entre les contribuables, selon lui. Par exemple, pour financer la gestion des déchets, les Îles-de-la-Madeleine pourraient exiger des touristes qu'ils achètent des sacs à ordures.
Le chef conservateur se réjoui que les Îles-de-la-Madeleine tiendront une consultation le 16 mai, signe, selon lui, que la décision d'imposer une redevance aux touristes «est encore réversible».
Caroline Plante, La Presse Canadienne